Cela fait un (long) moment que je n’écris plus. Non pas que je n’ai plus d’idées, bien au contraire, mais dès qu’il s’agit de me les remettre en mémoire et de commencer à écrire : blocage. Et cela fait très (trop) longtemps que cela dure à mon goût.
Pourquoi ? Je dirais dans un premier temps que depuis mon emménagement, il y a un souci récurent à l’endroit où je vis qui me prend littéralement la tête. Cela me bouffe. Je viens à consulter un psychologue et prendre des élixirs et rien ne fait, je suis quasi en burn-out à ce niveau-là. Trois ans que cela dure et j’ai envie de dire, tout ça parce qu’il y a des gens qui ne veulent pas se retirer les doigts du cul et des lois ont été terminées au pipi entre deux siestes.
Voilà, méchanceté déversée, je poursuis.
Il existe une autre raison à cela et non des moindres elle non plus. Je ne suis pas en accord avec certaines choses qui, même si elles sont pratiquées par beaucoup (tous ?), ne me conviennent pas. Mais alors là, pas du tout.
J’ai pourtant tenté d’y adhérer sans me perdre, de faire « ce qu’il faut », mais non, au final, ce n’est pas moi. Et je ne trouvais pas d’autre façon de procéder.
Je ne dis pas que c’est mal, quoique… mais la publicité, le marketing me sortent par les trous de nez, mais d’une force.
Mais tant que je ne toucherai pas concrètement ce qui ne va pas et, mieux, que je ne trouverai pas une façon de faire qui soit en accord avec mes principes, la cocotte-minute que je suis ne fera que siffler et cracher sa vapeur brulante.
Et j’aimerais qu’elle s’apaise pourtant, mais tellement.
Surtout qu’à force de rejeter de la vapeur, elle va finir par s’assécher de son eau, aussi brulante soit-elle.
Bon. Alors comment suis-je censée faire ?
Trouver ce qui me dérange : le côté marketing et capitaliste.
Oui, je sais, tout salaire mérite travail (ou serait-ce l’inverse, je n’ai même pas fait exprès de tourner cette phrase à l’envers, c’est venu tout seul). Mais pas n’importe comment, pas en manipulant les gens. Ça, ça me dérange.
Il existe des tactiques dites de techniques de vente marketing que l’on enseigne partout. Utilisées et surtout usées jusqu’à la corde, le nombre toujours grandissant d’auteurs (qui, j’insiste là-dessus, ont TOUS autant le droit de l’être et d’être lu) fait en sorte que l’on tire toujours plus sur cette corde pour sortir du lot. Et souvent, ça exagère. Et nous, derrière tout ça, lorsque l’on fait preuve d’honnêteté, que l’on ne souhaite pas survendre, être honnête et ne pas prendre les gens pour des imbéciles finis, on passe pour de piètres petites nulles.
Quelles sont ces techniques (puantes, il faut l’avouer) ?
Pression excessive sur les ventes : autrement dit des tactiques de vente agressives, telles que la pression excessive sur les lecteurs pour acheter le livre. Du genre les messages « achetez maintenant » ou « offre limitée dans le temps » qui créent un sentiment d’urgence artificiel qui n’existe pas.
Publicité mensongère : comme de promouvoir un roman avec des déclarations fausses ou trompeuses. Vous vous souvenez les 10 millions de lecteurs satisfaits sur un support qui n’en comptait pas le dixième ? Et puis, acheter un livre ne veut pas dire qu’on a aimé. Bref, être honnête sur les chiffres. Mais aussi le contenu et ne pas promettre des éléments qui ne sont pas présents dans l’œuvre.
Spamming ou harcèlement : ce qui revient à inonder les gens de messages non sollicités ou de harceler les lecteurs pour acheter votre livre. Ah ce fameux super conseil de tous les « experts » du genre (je suis moi-même tombée dans le panneau) du « choppez l’e-mail ». Certes, rappeler que l’on existe, c’est bien, mais c’est mieux de ne pas importuner ses abonnés avec des promotions excessives ou des offres à ne pas louper. Pour cela, j’ai opté pour une newsletter automatique par semaine, si du moins j’ai écris quelque chose.
Manipulation émotionnelle ou, plus précisément, utiliser des tactiques de marketing qui exploitent les émotions des lecteurs pour les inciter à acheter le livre, telles que la culpabilisation, la peur ou la manipulation sentimentale. J’en connais qui exploitent un handicap ou une maladie. Bon OK, je l’ai fait aussi, mais c’était un vrai handicap et je voulais l’explorer au moins une fois. Par contre, insister sur sa maladie lorsque cela peut servir à apitoyer, je suis moins fan.
Fausses critiques ou avis : le fait de publier de fausses critiques ou avis positifs sur son propre livre ou de solliciter des critiques ou avis falsifiés. Y compris par les bonnes copines auteurs (un livre contre 5 étoiles ou un bon com’ contre un autre, VOUS TRICHEZ UN POINT C’EST TOUT !). Même si tout le monde le fait !
Concours ou loteries trompeurs : on va me dire « mais non, c’est un vrai concours », tout ça. Pour moi, de demander qu’on tag des amis pour gagner un avantage, déjà je me casse de suite. Les concours ne servent qu’à attirer des lecteurs, PAS LEUR FAIRE PLAISIR (je crois que c’est cela qui me choque au final, tromper sur ses intentions). Surtout que beaucoup n’inviteront jamais leurs « vrais » amis, mais de vagues connaissances dans leur liste (je sais de quoi je parle, j’ai viré ce genre de personne par paquet à mes débuts, pas un bonjour ni rien, mais taguée au moindre concours par contre).
Bref, ça je n’en veux pas.
Alors, comment faire sa promo de façon éthique et sans se moquer de ses lecteurs (au fait, on en parle de ces groupes privés ou les lecteurs sont qualifiés de « ça » ou même de « connes », mais c’est en privé alors ça va on dirait) ? J’ai fait ma petite recherche.
Utiliser les médias sociaux de manière authentique : partager des extraits du roman, parler de son processus d’écriture, partager des histoires intéressantes sur le livre ou sur vous-même en tant qu’auteur et interagir avec les lecteurs de manière authentique et sincère sur les réseaux sociaux.
Collaborer avec des blogs littéraires ou des plateformes indépendantes. Chercher des blogs littéraires ou des plateformes indépendantes qui partagent les mêmes valeurs que vous en matière de promotion littéraire. Leur proposer de parler de votre roman de manière objective, sans vous impliquer dans une transaction monétaire, mais en partageant simplement votre histoire et en leur permettant de découvrir votre travail.
Organiser des rencontres littéraires locales : organiser des rencontres littéraires dans votre communauté locale, comme des lectures publiques, des discussions sur la littérature ou des ateliers d’écriture. Cela permet de créer des liens avec le public local et de partager sa passion pour l’écriture de manière authentique et personnelle. (Bon ça, ça va être compliqué perso).
Proposer des exemplaires gratuits à des lecteurs potentiels : offrir des exemplaires gratuits de votre roman à des lecteurs potentiels, par exemple à des bibliothèques, des librairies indépendantes, des groupes de lecture ou des clubs littéraires. Cela peut aider à générer du bouche-à-oreille et à susciter l’intérêt pour votre roman. (Oui, mais si le but n’est pas de tromper pour s’enrichir, perdre des sous ne l’est pas non plus).
Mettre l’accent sur la qualité du contenu : mettre l’accent sur la qualité de votre roman et sur l’histoire qu’il raconte, plutôt que sur des tactiques de vente agressives. Se concentrer sur la création d’un contenu de qualité et sur le partage de votre passion pour l’écriture avec vos lecteurs.
Utiliser des approches alternatives : Explorer des approches alternatives de promotion littéraire, comme la participation à des salons du livre indépendants, la distribution de flyers dans des lieux culturels, la collaboration avec des artistes locaux pour créer des illustrations ou des affiches pour votre roman, ou même la création d’un blog ou d’un podcast littéraire pour partager votre expérience d’écriture et discuter de sujets littéraires.
Suite à cela, je vois venir le « oui, mais on a bien le droit de gagner sa vie avec ses écrits », bien sûr, il ne manquerait plus ça ! Sauf si vous faites dans l’éveil, mais ça c’est une autre histoire, un autre débat. Ce que je déplore ce sont les techniques tantôt manipulatrices, tantôt mensongères pour y parvenir.
Et ces cons de coach en marketing que l’on écoute trop alors qu’ils sont incapables de le vendre votre bouquin !