C’est une question régulièrement posée sur les réseaux sociaux : quelle taille doit faire mon roman ? Cela me rappelle une citation reprise de l’un des sketchs de Coluche :
La bonne taille, c’est quand les deux pieds touchent bien par terre.
— Coluche
Ici, c’est la même chose. La bonne taille pour un roman, c’est quand votre histoire vous satisfait, que tous les éléments de l’intrigue y sont (sans superflu) et que vous êtes arrivé là où vous vouliez en venir.
Inutile de surcharger pour atteindre la taille d’une brique (en plus, cela n’attire pas forcément plus de lecteurs). Songez toujours que si un passage vous ennuie lorsque vous l’écrivez, il risque d’ennuyer le lecteur également. Rendez-le plus attractif ou supprimez-le simplement s’il n’est pas indispensable.
En termes de taille, on ne parlera pas en pages, car on s’y perd très vite entre les pages Word, A4, format broché, poche et que sais-je. Mais en nombres de mots ou de signes. Un signe est égal à un caractère ou signe de ponctuation, l’on signale également si l’on compte en y incluant les espaces ou non… pfiou, on se complique la vie quoi ^^
Mais si vous souhaitez des références pour vous faire une idée pour vous rassurer (ou pas), voici quelques chiffres (c’est très relatif). La plupart des romans font entre 50 000 et 200 000 mots (je suis sûre que vous êtes en train de vérifier là). Certains en font moins, question taille, il y a des majorités, mais pas de réelles obligations.
Saviez-vous qu’Ernest Hemingway a écrit un roman se composant de seulement 6 mots ! Ah ben oui, comme quoi.
Cela dit, si vous visez l’édition ou un concours, mieux vaut toujours se renseigner auprès des organisateurs ou de l’éditeur.
Quelle est la différence entre romans, nouvelles et novellas ?
Beaucoup pensent à tort qu’il ne s’agit que d’une question de nombre de signes. Bref, de taille. Non. Il existe de courts romans et de longues nouvelles, donc c’est raté. La différence réside dans la construction.
Une nouvelle est constituée d’une mise en place, d’une chute et ne tourne généralement qu’autour d’une seule intrigue. Les personnages sont également moins approfondis, l’environnement moins travaillé.
Tandis qu’un roman sera constitué de trois à cinq actes. Son univers, ses personnages seront plus construits, détaillés. Il comporte une intrigue globale jonchée d’intrigues secondaires, un vrai puzzle. Il peut même se décliner en plusieurs tomes que l’on qualifie de sagas.
La novellas se situe entre les deux. On y développe son univers comme dans un roman, mais allant plus à l’essentiel. Qualifiée autrefois de longue nouvelle ou de petit roman, elle fut longuement mise de côté par les éditeurs, car sa taille d’hybride était soit trop courte pour être publiée tel un roman, soit trop longue, pour les recueils et autres feuilletons. Des auteurs célèbres ont pourtant employé ce format (Charles Dickens, Stephen King, Ernest Hemingway). Stephen ayant d’ailleurs déclaré qu’il aurait moins de mal à faire éditer sa liste de courses que ses novellas. Ça vous donne une idée sur la mise à l’écart de ce format. Heureusement, ce n’est plus le cas.
Et puis, il y a le conte également qui ne se plie à aucune règle de taille, son but étant de faire passer un message philosophique.
Bref, ces appellations se fondent prioritairement sur la construction de votre histoire, et secondairement sur sa taille.
Le roman en 6 mots d’Hemingway
Sans doute que votre curiosité vous taraude à propos de ce roman si court. Et si vous n’en avez pas encore lu la prose, vous vous demandez de quoi il parle. Sachez qu’en seulement 6 mots (en anglais), il fut capable de construire toute une histoire et surtout susciter une très forte émotion.
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« À vendre : souliers de bébé, jamais portés ».